Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

My world

1 mars 2016

Intermarché, les agriculteurs et le coup de poignard de la Commission européenne

FIGAROVOX/TRIBUNE - Intermarché avait convenu avec Leclerc d'acheter le kilo de porc à un prix plancher, ce qui lui a valu d'être mis sous le coup d'une enquête de Bruxelles. Benjamin Masse-Stamberger conteste cette décision, révélatrice, selon lui, d'une Europe en bout de course. Benjamin Masse-Stamberger est journaliste, membre fondateur du Comité Orwell. Ancien grand reporter à L'Express, il est co-auteur de Casser l'euro pour sauver l'Europe aux éditions des Liens qui libèrent. Il tient le blog basculements. C'est une de ces décisions kafkaïennes qui font hésiter entre la rage et l'amertume. La tristesse et la colère. La Commission européenne - puisque c'est bien d'elle qu'il s'agit - a décidé d'ouvrir une enquête contre Intermarché, pour s'être accordé avec son concurrent Leclerc, l'été dernier, afin d'acheter du porc aux éleveurs français à un prix plancher de 1,40 euro. L'accord signé répondait à une revendication des éleveurs, qui ne parviennent pas à vendre leur viande au prix décent qui leur permettrait, tout simplement, de survivre. Las! Bruxelles estime qu'il pourrait être «discriminatoire vis-à-vis des pays tiers.» Circulez. Bien sûr, ce sursaut légaliste et procédurier de la Commission - dont on se demande si elle n'a pas mieux à faire par les temps qui courent - pourrait n'être que risible, s'il n'était porteur de conséquences aussi dramatiques. S'il n'était, aussi, symptomatique de la manière de procéder de cette Europe-là. Forte avec les faibles, faible avec les forts. Car si les causes des difficultés des éleveurs de porc tricolores sont diverses, elles tiennent beaucoup à la concurrence intra-européenne, et particulièrement à celle des abattoirs allemands. Ces derniers, au prix d'une organisation industrielle martiale, aussi peu respectueuse du bien-être animal que de la qualité des produits, sont parvenus à pratiquer des prix défiant toute concurrence. Le pays est ainsi devenu le troisième plus gros producteur de porc du monde, avec près de 60 millions d'animaux découpés chaque année, derrière la Chine et les Etats-Unis. Parmi les recettes appétissantes de cet agrobusiness juteux: le recours à des salariés est-européens payés au lance-pierres, souvent à peine plus de cinq euros de l'heure! Le tout grâce à la directive européenne sur les travailleurs détachés, que Bruxelles a mis près d'une décennie à rendre un tant soit peu plus restrictive. Impuissante, quand il s'agit de lutter contre le dumping social et fiscal intra et extra-européen. Implacable pour remettre au pas Alexis Tsipras. Mais incapable de l'aider à faire face au flot de migrants qui débarque sur ces côtes. Autre martingale des éleveurs d'outre-Rhin, des pratiques fiscales pour le moins contestables: les élevages porcins allemands utiliseraient ainsi un système dit «forfaitaire» pour la TVA, normalement réservé aux entreprises de petite taille, ce qui leur permet au final de ne pas reverser l'intégralité de la taxe à l'Etat. Avec la bénédiction au moins tacite de Berlin. Et là encore, sans réaction tangible de Bruxelles. La Commission, dira-t-on, n'est pas responsable de tous les maux des agriculteurs français. Et sans doute politiques, industriels, et acteurs de la grande distribution ont-ils beau jeu de lui refiler le mistigri. Il n'empêche. Une fois de plus, cette Europe crépusculaire fait la preuve de son incapacité à changer de logiciel, à fonctionner autrement que de la manière qui a fini par la faire détester par une grande partie des peuples européens. Intraitable pour faire respecter les diktats du Pacte de stabilité, et les règles supposément intangibles de la «concurrence pure et parfaite». Impuissante, quand il s'agit de lutter contre le dumping social et fiscal intra et extra-européen. Implacable pour remettre au pas Alexis Tsipras. Mais incapable de l'aider à faire face au flot de migrants qui débarque sur ces côtes. C'est cette Europe sans lumières qui s'éteint aujourd'hui, à Idomeni, petit village de la frontière gréco-macédonienne, comme à Plérin, en Bretagne, où sont fixés les prix du porc. Faute de résultats, elle ne tient plus que par l'intimidation, les procès en germanophobie servant ainsi - comme ceux en islamophobie, d'ailleurs souvent intentés par les mêmes - à éviter les questions qui fâchent. Voire en désespoir de cause, face à ceux qui pointent ses travers évidents, par la menace d'exclusion définitive, pour avoir «fait le jeu du Front National.» Un argument usé jusqu'à la corde qui servira à nos agriculteurs pour se pendre.
Publicité
Publicité
10 février 2016

réchauffement climatique : les républicains crient victoire

Cour suprême des États-Unis a infligé mardi un revers retentissant au président Barack Obama, en suspendant son ambitieux programme de lutte contre le réchauffement climatique. La plus haute instance judiciaire américaine avait été saisie par plus de 25 États, pour la plupart à majorité républicaine, qui contestaient le plan de la Maison-Blanche visant à fortement limiter les émissions polluantes des centrales thermiques. Cet ensemble de mesures fédérales est au coeur des engagements qu'avait présentés Washington pour préparer la conférence climat de Paris et parvenir à l'accord adopté mi-décembre dernier par 195 pays. La décision de la Cour suprême, à la majorité de cinq juges sur neuf, est un camouflet pour le président américain qui a fait de la lutte contre les gaz à effet de serre une priorité de sa politique. Concrètement, les neuf sages suspendent l'application du «Clean Power Plan» (Projet pour une énergie propre), élaboré par l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA), qui impose aux centrales électriques des réductions draconiennes de leurs émissions de CO2, de 32% d'ici 2030 par rapport à 2005. Le candidat à la primaire démocrate américaine Bernie Sanders a jugé «profondément décevante» la décision de la Cour suprême. Le procureur de Virginie occidentale, État en pointe parmi les détracteurs de la loi Obama, a au contraire salué une «victoire monumentale». Il s'agit d'une «victoire historique et sans précédent», a commenté sur Twitter Patrick Morrisey. Le chef de la majorité républicaine de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, s'est félicité du coup d'arrêt porté à des mesures selon lui fondées sur un «abus de pouvoir illégitime». Les républicains crient «victoire»  «Les règlements de l'administration (Obama) détruiraient des emplois, augmenteraient les coûts et entameraient la fiabilité de notre approvisionnement en énergie», a-t-il assuré. Le «speaker» (président) de la Chambre des représentants, le républicain Paul Ryan, a lui enfin évoqué une «victoire pour la population et l'économie américaines». Depuis l'échec d'un ensemble législatif sur l'énergie au Congrès au début de sa présidence, M. Obama s'est largement appuyé sur l'EPA, vaste agence considérée avec méfiance, voire franche hostilité, par une partie du camp républicain. En pratique, les nouvelles règles que l'EPA aurait souhaité mettre en vigueur sont suspendues, le temps qu'une cour d'appel examine les arguments avancés par les États frondeurs. La décision de la Cour suprême a surpris mardi par sa rapidité et aussi car il est rare que le temple du droit américain intervienne dans un dossier encore soumis aux juridictions inférieures. Il est probable qu'en l'espèce les cinq juges conservateurs de l'institution aient voulu marqué leurs doutes sur la validité du processus réglementaire confié à l'EPA. Les quatre juges progressistes de la Haute cour - Ruth Bader Ginsburg, Stephen Breyer, Sonia Sotomayor et Elana Kagan - ont exprimé leur désaccord avec cette décision. Le retard induit par la décision de la Cour suprême signifie en tout cas que Barack Obama voit fortement se réduire sa fenêtre de tir pour mettre sur les rails sa réforme emblématique sur le climat, tandis qu'il lui reste moins d'une année à la Maison-Blanche AFP
20 mars 2015

Le nord de la France touché par un pic de pollution

Le nord de la France, l'Ile-de-France et Paris sont touchés mercredi 18 mars par une importante vague de pollution. Le seuil d'alerte est atteint quand la concentration moyenne de particules PM 10 (diamètre inférieur à 10 microns) dépasse 80 microgrammes par mètre cube, ce qui est déjà arrivé à Paris deux fois depuis le début de l'année, le 1er janvier et le 12 février. Le « seuil d'information » se situe à 50 microgrammes par mètre cube. Ce pic printanier, qui affecte aussi une partie du nord de l'Europe, est particulièrement lié au trafic routier, ainsi qu'à l'épandage agricole, explique Airparif. La réaction chimique des oxydes d'azote et ammoniaques entre eux vient renforcer la quantité de particules présentes dans l'atmosphère. Les particules en suspension dans l'air, qui pénètrent facilement dans le corps, notamment les PM 10 et les PM 2,5 (diamètre inférieur à 2,5 microns), sont considérées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme très nocives pour la santé. Elles sont à l'origine de cancers, de maladies respiratoires ou cardio-vasculaires et d'allergies. En France, la pollution atmosphérique, et notamment les particules, fait chaque année 42 000 morts prématurées, estime l'OMS, qui a notamment classé le diesel comme cancérogène certain, et les émissions des moteurs essence comme cancérogènes probables. En raison de dépassements récurrents des valeurs limites de particules, l'Hexagone est poursuivi depuis 2014 par la Commission européenne, qui lui reproche également l'absence de plans d'action dans 11 zones couvrant notamment 11 agglomérations de plus de 100 000 habitants. En matière de pollution, l’hexagone a le bonnet d’âne. Preuve en est, la dernière alerte déclenchée vendredi en Ile-de-France, due à un niveau élevé de particules fines dans l’air à Paris et au nord de la petite couronne. Alors que Pékin enregistrait un record historique, l’Europe menace de poursuivre la France en Justice pour non respect des normes. Si trois millions de Franciliens respirent chaque année des particules fines cancérigènes *, l’Ile de France n’est pour autant pas la seule concernée par le problème de la pollution. Plusieurs autres régions françaises comme le Rhône-Alpes, une partie de l'Auvergne, le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie et la Normandie ont également été touchées par le dernier épisode de pollution atmosphérique. En période de pic de pollution atmosphérique, les enfants, les personnes âgées et les personnes souffrant d'asthme et d'insuffisances respiratoires chroniques sont particulièrement vulnérables. Il y a un an, presque jour pour jour, la France connaissait un important pic de pollution de l'air sur ses principales agglomérations. De nouveau, l'arrivée du printemps coïncide avec une forte dégradation de la qualité de l'air à cause des épandages agricoles et du trafic routier qui émettent des particules qui ne sont pas dispersées par le vent. Ces particules proviennent de trois grandes sources de pollution de l'air : les épandages agricoles : 90 % des émissions d'ammoniac proviennent de l'agriculture (engrais et élevage), le reste est issu du trafic routier. Or, l'ammoniac persiste dans l'atmosphère pendant une semaine et plus. L'absence de vent empêche donc sa dispersion. Le trafic routier qui émet des oxydes d'azote qui contribuent à la formation d'acide nitrique puis de nitrate d'ammonium. Avec une présence dans l'atmosphère plus courte, de un à quelques jours, ces composés proviennent principalement de sources locales. La combustion du fioul lourd et du charbon utilisés pour chauffer, qui émet du dioxyde de soufre.

Publicité
Publicité
My world
Publicité
Archives
Publicité